Dans le cadre de la programmation Animasia Hors Les Murs, nous organisons des interviews de professionnels qui participent au rayonnement de la culture japonaise en Nouvelle Aquitaine.

Le but ? Vous faire découvrir leurs activités, leurs parcours, leurs motivations et surtout leurs expériences !

Pour cette interview, nous avons fait appel à Ludovic Caudéran, 6e dan d’Aikido de l’association Matsukaze.

« C’est en vivant, en touchant qu’on comprend la puissance de l’aïkido ».

En fait, si je devais comparer cet art martial, je prendrais l’exemple de la toupie : elle possède un centre fort tout en ayant ses extrémités relâchées. Et c’est exactement comme ça que l’aïkido se pratique. Pour certains, ça peut même ressembler à de la danse.

La toute première fois où je suis allé au Japon, j’avais 19 ans. Je suis resté à Kyoto pendant 2 mois pour m’imprégner de la culture japonaise qui me fascinait déjà à l’époque.

Et ce voyage m’a tellement marqué que j’y suis retourné pendant 1 an avec un visa vacances-travail, pour enfin m’installer pendant 15 ans là-bas. Depuis, j’y retourne tous les ans.

Quand j’étais là-bas, il y a principalement trois choses qui m’ont marqué :

Pour bien s’intégrer dans la société japonaise, il faut savoir rentrer dans un groupe, et pour cela, il faut réduire son individualité pour se conformer au système japonais.

La confiance est une valeur extrêmement importante au Japon, c’est un processus qui prend du temps pour bien s’intégrer au groupe. Même si l’accueil est très chaleureux, cela ne veut pas dire que les Japonais vont vous accepter tout de suite. Il faut respecter leurs mœurs et coutumes pour qu’ils vous acceptent dans leur groupe.

Oui j’ai beaucoup voyagé lorsque j’étais au Japon, surtout quand j’accompagnais mon sensei lors de ses déplacements. Il supervisait des stages de perfectionnement un peu partout dans l’archipel, ce qui m’a permis de découvrir une grande partie de ce pays.

Personnellement, mon coup de cœur se porte sur Kyoto, noyau de la tradition japonaise.

Alors, pour moi, je pense à deux choses en particulier : la religion et les codes de communication.

Apprendre le japonais, c’est une étape indispensable pour toute personne qui veulent rester au Japon. Et pour bien parler japonais, je vous conseille d’abord de bien écouter les conversations. C’est comme ça que vous entendrez les intonations de voix et les réactions des personnes face à une situation. Pour moi, c’est le meilleur apprentissage !

Je le dis et je le redis, il faut toujours respecter l’harmonie du groupe : prendre soin des autres, connaitre sa place dans la société, ne pas être individualiste, …

On retrouve les principes fondamentaux dans le nom même d’aïkido. Pour bien comprendre, il découpe le kanji 合気道 en 3 parties :

Je ne fais pas de distinction entre les deux, ce sont deux parties complémentaires de ma vie.

Tout ce que j’apprends au dojo, je le retranscris dans ma vie de tous les jours, et inversement.

Moi, je vous conseille de venir voir et de tester un entrainement d’aïkido. Regarder, c’est découvrir que 10% de l’aïkido. Comme je l’ai dit plus tôt, c’est en pratiquant qu’on ressent la force et la puissance de cet art martial.
Ce n’est pas 1 contre 1, mais 1 + 1.

Tout le monde progresse ensemble et travaille sur soi pour devenir plus fort.

« Ma vie quotidienne et ma vie au dojo se mélangent et s’unissent ».

Merci à Ludovic d’avoir répondu à nos questions !
6e dan d’Aïkido, il enseigne cet art martial dans plusieurs dojos à Bordeaux et aux alentours. Si vous êtes intéressés et que vous souhaitez vous initier, n’hésitez pas à faire un tour sur le site de l’association Matsukaze.